(6 decembre 99 - 25 juin 99)
Le 55 rue Philippe de Comines, ouvert dans la continuité de l'école, en plein hiver. Une suite d'événements intenses (concerts, débats, manifs, resto) et aussi un lieu d'habitation. Mais l'histoire s'est malheureusement brutalement terminée avec un mort dans un incendie accidentel. Le premier texte ci-dessous a été écrit immédiatement après cet incendie et l'expulsion qui a suivi, et les textes suivants sont les news parues sur le site lors de la periode d'occupation du 55.
25 juin 99 "Quand les incendies ne sont pas salutaires"
Nous avions appris depuis longtemps à composer avec lui puisqu'il
était tantôt l'expression de nos joies, de nos peines ou de
nos révoltes, tantôt l'instrument de notre colère,
une revendication visible de nos désirs, notre allié dans
la destruction du vieux monde... Aujourd 'hui, un triste événement
nous rappelle qu il faut se méfier de lui comme du traître,
qu'imprévisible et incontrôlable, il est aussi injuste et
que nul n'échappe a sa vindicte. Le squat du 55 rue P. de Comines
a péri dans les flammes ; pas celles du coeur de ses habitantEs,
nourries de fougue, d'envies et de rancoeurs à l'encontre de ses
expulseurs, mais celles du feu aveugle et destructeur. Un jeune homme y
a notamment connu la mort.
Ceux et celles qui continuent à nier que toutes ces bâtisses
qu'ils dominent sont faites de chairs seront sans aucun doute les premiers
à s'attrister de ce décès et peutêtre même
a s'en servir pour légitimer leurs actes ignominieux : expulsions,
destructions des vieux quartiers, spéculations. Mais qu'ils ne fassent
pas parler nos morts car nous ferons taire les rossards... L'incendie qui
a conduit à notre arrangeante éviction aurait pu prendre
dans n'importe lequel de leurs logements, dans chacune de leurs administrations
et les normes de sécurité, qu'ils ne respectent même
pas dans leurs propres bâtiments ne sont absolument pas en cause
dans ce drame.
Nous nous sentons responsables de cet accident, comme nous étions
responsables de l'ensemble des activités qui se déroulaient
dans l'enceinte du lieu : sans espace pour y vivre, blésséEs
dans notre âme, nous restons cependant au coeur d'un brasier mal
éteint, la conscience alourdie d'une mort que personne n'a choisie
mais qui en arrange certains : ceuxlà même qui s'accommodent
de la mort des sans papiers, des sans domicile, d"excluEs au quotidien
; chez eux, l'affolante circulation des responsabilités, la paperasse
anonyme et les intérêts de l'état les dispensent de
tout remords. Nous, nous accusons un coup de plus porté à
notre engagement.
Cet accident, néanmoins, ne saurait occulter l'expulsion qui
menaçait le lieu en relégant l'expérience du squat
au simple fait divers ; le spectaculaire ne taira en aucun cas la réalité
de la répression qui s'abat sur les initiatives populaires car cellelà
ne s'est pas dissipée dans la fumée d'un incendie. Mauroy
et ses sbires ont a leur actif la disparition d'un certain nombre d'espaces
autogérés, et si le feu a permis à la mairie l'économie
d'une expulsion, ce lieu reste et restera comme l'ensemble des autres bâtiments
occupés puis expulsés, la preuve tangible de la gestion aveugle
et intéressée de l'urbanisme tout puissant et de son corollaire
répressif.
Nous continuerons donc malgré nos blessures et vos expulsions,
l'exercice de nos désirs et braverons vigiles, flics et incendies
pour donner chair a nos rêves.
Les idées, tout comme les fantômes ne s'expulsent pas.
Puissent-ils nous rendre nos vies.
Des squatteurs et squatteuses
Tristes, mais debout.
Voir aussi ce texte sur cet incendie et ses consequences paru un peu plus tard dans la Monseigneur.
21 juin incendie au
55 Philippe de cominne LILLE Moulins :(lieu de vie et
d'activités depuis le 6 décembre 99)
Les pompiers éteignent l'incendie peu de dégâts
mais il y a un mort... Il ni aura pas d'expulsion les squatters déménagent
d'eux même avec toutes leurs affaires......A SUIVRE...
Un squat à Lille ? C'était pas des conneries. Il se situait
au 55 de la rue Philippe de Comines, dans le quartier de Moulins. Malheureusement,
le proprio voulait nous virer. Pourtant, il dispose toujours de plein d'autres
logements vides, abandonnés voire volontairement dégradés,
ce qui lui permet de magouiller et de spéculer sur les prix des
terrains. Ce proprio indélicat s'appelait la ville de Lille...
Pierre Mauroy, son maire, est aussi président de l'Internationale
Socialiste. Le socialisme, nous dit le p'tit Robert, c'est la doctrine
d'organisation sociale qui entend faire prévaloir l'intérêt,
le bien général, sur les intérêts particuliers
au moyen d'une organisation concertée.
Le 19 juin, lesbian
and gay pride à Lille : les Dé/générées,
les Filles en Colère et d'autres feront un cortège alternatif
indépendant et politique face à l'organisation homomachoghettofrico
de la LGP.
Le 8 juin 99 : manif contre la venue
de Le Pen à Lille. RV à 18 heures boulevard JeanBaptiste
Lebas. Encore une manif de sociotechnocrates plan plan et c'est sûr
que ça le restera si on n'y va pas ! le scalp Lille et un collectif
de filles et autres "sauvageonNEs" seront présents.
"On fête les beauxjours"
présentent
deux jours de vacances alternatives...
Le samedi 5 juin 1999 dès 13 h
:
Sushi Destroy (mélodramélodique, Dunkerque)
Molaire (métal hurlant, Rouen)
Algolanie (screaming tourments, Lille)
Annal Kabaal (punk, Anvers/Antwerpen)
Spectacle de feu (troupe du bout du monde, Lille)
Et vers dès qu'y fait noir :
20' de chaos (punkcrust, Dijon)
Le dimanche 6 juin 1999 :
Link ? (La BasséeBischotte HC)
Milgram (emo, Dunkerque)
M40 & the Spongies (weasel core, Lille)
Happy Anger (jazzcore rageur, Lyon)
ET TOUT PLEIN D'AUTRES SURPRISES,
au 55 rue P de Cominne
Le 3 juin expulsion
! :
Le squat d'habitation de la rue du Quai (dans le VieuxLille) a été
expulsé ce jeudi 3 juin 99 à six heures du matin. Les nombreuses
familles logées dans cet immeuble l'étaient avec le soutien
de l'APU (Atelier Populaire d'Urbanisme) et du DAL. Le lieu ? Des bureaux
avec moquette, electricité, tout le confort moderne, et inoccupés
depuis plusieurs années...
Le 29 mai 99
à partir de 14 h à la MNE (Maison de la Nature et de l'Environnement,
23 rue Gosselet à Lille) : journée contre l'homophobie organisée
par les Flamands Roses. Débat : L'homophobie ici et maintenant :
paroles de gays et de lesbiennes. Voyez-vous de l'homophobie ? La subissez-vous
? Rencontre avec des représentantEs d'assos (les Dé/générées,
SOS Homophobie, Amnesty International...)
Forum associatif, buffet.
Toujours le 29 mai:
c'est la manif de Cologne contre le néolibéralisme
et la précarité, début de plusieurs journées
d'actions contre la tenue du sommet du G8 et de l'Union Européenne.
Le Scalp Nantes et Paris bougent sur un train "sans argent, sans papiers".
Contactez le groupe lillois pour plus d'infos (06 56 20 55 81)
AC! (70 boulevard Victor Hugo à Lille) organise des bus à
20, 50 ou 100 balles selon que t'as des thunes ou pas.
Les 26, 27 et 28 mai à Bruxelles :
le 26, fête d'accueil de la Caravane
et fête d'abolition 2000. Le 27, manif vers l'Otan (départ
du camp de For Mother Earth). Le 28, pique-nique protest devant Monsanto
(RV à 11h gare centrale de BXL).
"Reclaim the street" party : RV 18h parvis St Gilles.
Contact : 02/2195889 ; fax : 02/5346696
La marche de soutien
aux habitants du 55 qui a eu lieu le mercredi 26 mai 99 aurait pu se dérouler
dans le calme... sans l'intervention musclée des forces de l'ordre...
Vendredi 28 mai 99 : Costes (performance trash) et projections avariées.
Samedi 23 mai 99 : 8.6 Crew (Paris, ska)
Vendredi 14 mai 99 : Kraal (Lille, deathblack metal), Mobilhead (Liège,
crust)
Mercredi 12 mai 99 : Resto et caravane antispéciste (débat, vidéo...)
Jeudi 6 mai 99 : Mézues (Bretagne, chanson fantastique) et Lobster
Dogs (Lille, pop bizarre)
Mercredi 21 avril 99 : Resto et soirée ska / rock steady
Mardi 20 avril 99 : LTS (folk alternatif) et SubJazz (chansons)
Mardi 25 mars 99 : Spaceheads (alternative triphop jazz), Sortez les fous
(punkjazz expérimental) et Moon in June (musette psychédélique)
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