MAUDITE AUTRICHE!!!! Octobre.2000
Le FPOe travaille à l'union de l'extrême-droite
Le FPOe n'est éloigné de l'extrême-droite européenne qu'en paroles.
Andreas Moelzer, conseiller culturel de Joerg Haider en Carinthie
et rédacteur en chef de l'hebdomadaire d'extrême-droite "Zur Zeit"
travaille dur à ce sujet, pour permettre aux autres extrémistes de droite
européens de se joindre au FPOe. Il prépare un congrès stratégique de
la droite européenne en octobre prochain à Vienne, qui devrait réunir
notamment des représentants du Mouvement National Républicain
français et Phillip Dewinter, le chef du parti d'extrême-droite flamand
Vlaams Blok. Ces relations existent depuis quelques temps déjà ;
à l'occasion du festival d'été de "Zur Zeit", le Vlaams Blok s'est
découvert de nouveaux amis. Deux journalistes collègues de Moelzer
sont restés un mois au congrès des "Synergies européennes", un
bouillon de culture réputé d'extrême-droite. De toute évidence, le
FPOe travaille en coulisses au renforcement de la droite européenne.
Restez vigilants !
"Avec Haider pour la liberté"
Tel est le nom d'un nouveau mouvement politique à Udine
(Italie), qui a pour idéal le "programme politique, social et
économique" de Joerg Haider. Il a été fondé par les frères
Luigi et Ernesto Pezzetta qui se prétendent en étroites relations
avec Haider et affirment bénéficier de son soutien.
Ernesto Pezzetta est le chef actuel du MSI (post-?) fasciste dans
la région de Frioul.
Écarts à gauche, au sein du FPOe
Le FPOe vient enfin de se découvrir un côté humoristique, en
faisant appel à la satire de la réalité : Hilmar Kabas, patron
du FPOe viennois et responsable de slogans d'affiches électorales
tels que "Stop à l'infiltration étrangère" ou de l'appel à l'agitation
"L'impuissance contre 1 000 Nigérians", est un familier du
vocabulaire nazi et au-dessus de tout soupçon de n'être pas assez
à droite. Il a pourtant dû se battre ardemment : Stix, ex-membre
du conseil de district FP du parlement pour Vienne, a déclaré
que "depuis... le décès de Rainer Pawkowicz [ancien patron local
du FPOe] le FPOe de Vienne met en oeuvre une politique de gauche
avec plus d'interventions de l'État que le patron du KPOe [Parti
communiste autrichien] n'oserait jamais en tenter."
Stix estime que les demandes de Hubert Gorbach, vice-président du
FPOe, pour le remplacement de Kabas, sont "trop timides". Le
déclin du FPOe - "déjà commencé" selon Stix - étant lié
à Kabas, un simple remplacement serait insuffisant pour "sortir le
FPOe de son cul-de-sac bolchévique, décoré d'un embarrassant
folklore de droite".
"Le droit à la vie en Autriche n'est pas donné"
Nous avons déjà évoqué le cas d'Imre B. (tué par la police sur
des soupçons de trafic de stupéfiants). L'UVS (sénat administratif
indépendant, bureau des plaintes de la police autrichienne)
n'entendra pas les plaintes du fils d'Imre B.
Ses enfants ont entamé une action en justice, alléguant que les coups
de feu ayant causé la mort ont été tirés en infraction à la loi ; ils ont
exigé que soient appliquées les sanctions légales. L'UVS a rejeté
ces plaintes en indiquant que seules des "personnes blessées
directement" peuvent attaquer les services de police. Or, la victime
"blessée directement" est décédée, abattue par la police.
Ce cas s'applique également à l'affaire de Marcus Omofuma
dont les parents survivants ont porté plainte, alléguant
qu'il avait droit à la vie. Ils ont été eux aussi déboutés de leur
demande, et ces deux cas sont à présent soumis à la Cour
constitutionnelle. Si les officiers de police ont lu le jugement
rendu par l'UVS, ils peuvent dormir sur leurs deux oreilles.
C'est pour eux tout à fait la même chose, ils continueront
d'ouvrir le feu tout simplement, cela évite bien des soucis.
Manifs et répression
La police a dû accepter une amère défaite dans son travail de
répression : dans les actions en justice menées contre deux personnes
arrêtées au début de la Marche de la manifestation du Bal de l'Opéra
et détenues durant cinq semaines dans un centre de détention
préventive. Après de fortes pressions internes, la partialité du
procureur compétent Risa Shumeister-Schmatral (et candidate
malheureuse de l'OeVP aux dernières élections du conseil national)
a pu être établie. Schumeister-Schmatral est connue depuis de
nombreuses années pour sa peur paranoïaque de la "menace
gauchiste" (en particulier anarchiste). Comme par enchantement,
les procédures judiciaires ont été ramenées à une simple
"résistance aux forces de l'ordre" au lieu des charges plus
sérieuses d'"attentat à l'ordre public" et de "tentatives de coups et
blessures".
Les charges contre dix autres personnes ont été également
abandonnées. En juin dernier, lors de la manifestation hebdomadaire
contre le gouvernement, ces personnes avaient envahi l'Hôtel
Marriot, en compagnie de deux cents autres participants. L'hôtel
abritait une conférence internationale économique à laquelle prenait
part le Ministre des finances autrichien.
La police a fait preuve de davantage de sévérité, ces derniers
temps, envers les manifestations : notamment par la retenue
d'une visite au centre-ville, au moyen d'impressionnants
dispositifs de dispersion et de barrages sur les routes et voies
piétonnes. La police a également tenté de dévier et de disperser
les manifestants. Impossibilité tactique ou lenteur de la police,
toujours est-il que ces manoeuvres ne réussissent pas chaque fois.
Le nombre de policiers en civil a considérablement augmenté,
et l'augmentation du nombre d'actions policières va de pair avec
l'accroissement du nombre des blessés dans les rangs des
manifestants.
Quelques statistiques...
Le Ministre de l'Intérieur a effectué une enquête
parlementaire sur les manifestations antigouvernementales:
chiffres jusqu'au 19 juin 2000 :
14 manifestations officielles
116 manifestations non officielles
7 d'entre elles ayant "rendu nécessaire le recours à des mesures
de contraintes" du fait d'"émeutes".
Résultats :
80 blessés (72 officiers de police)
797 rapports de dégradations (505 uniformes et équipements de
police, 41 véhicules de police)
= coût total des dommages : 530 000,00 schillings autrichiens.
Le travail supplémentaire des effectifs de police a coûté jusqu'à
présent 33,1 millions de schillings.
Dans l'ensemble, un "budget" de manifestation assez réussi...
Notons que le nombre des blessés accidentels est calculé de
manière extrêmement partiale par la police qui a "oublié" dans ses
comptes les manifestants blessés (c'est-à-dire réellement blessés ;
il ne s'agit pas ici de cas du genre : "je me suis foulé le doigt sur
ma matraque alors que je faisais du matraquage").
Pour conclure, un petit mot au Ministre de l'Intérieur : si vous
étiez restés chez vous, vous auriez évité toutes ces dépenses ;-)
Big Brother veut tout savoir
Le Ministère de l'Intérieur, placé sous la direction de Ernst
Strasser, membre du OeVP, développe actuellement des idées
inconcevables au sujet de réformes des dossiers conservés dans
les bureaux d'enregistrement [chacun doit déclarer chaque
déménagement aux autorités, sous peine d'amende]. Le Ministère
envisage de faire enregistrer pour chacun ses fréquentations et
les clubs et organisations auxquels il adhère. Ce renforcement
des contrôles serait déjà scandaleux en soi, mais si l'on imagine
qu'un Ministre de l'Intérieur du FPOe pourrait avoir accès à ces
informations, cela glace le sang.
Les représentants officiels du gouvernement muselés
par le FPOe
Erhard Busek, responsable politique de l'OeVP et représentant
du gouvernement pour l'entrée de nouveaux États dans l'Union
européenne (notamment de l'Europe de l'Est), semble avoir ennuyé
le FPOe et sa clientèle des Sudètes.
Le FPOe pose le retrait des décrets Benes et AVNOJ comme
condition à l'admission de la République tchèque et de la Slovénie
dans l'Union européenne. Ces décrets traitaient du retrait des
Allemands à l'issue de la Seconde Guerre mondiale. Les Allemands
vivant dans ces deux pays avaient pris part active à la terreur nazie
dans les territoires occupés et leur présence n'étaient plus souhaitée
après le conflit.
Busek a refusé le principe de cette condition. En conséquence, le
FPOe a exigé son congé, sans compensation de ses déplacements.
Cette demande a été encore davantage appuyée après que Busek a
découvert un "problème thérapeutique" chez Haider. Cette
réprimande de Busek indique que le FPOe est capable de mettre sous
pression des représentants officiels du gouvernement.
Busek conservera ses fonctions. Mais Haider pense savoir qui serait
mieux indiqué pour ce poste : "La personne la plus qualifiée pour les
questions d'entrée de pays d'Europe de l'Est dans l'Union européenne
- c'est moi."
Et que ferait-il alors ? Ouvrir le feu dès 5h45 ? (comme l'a dit un
jour Hitler !)
Propositions du Ministre de la Justice
Après la publication dans les médias étrangers des noms de
personnes ayant brutalisé des enfants, au début du mois d'août
dernier, le Ministre de la Justice, Boehmdorfer, a déclaré lors
d'un entretien radio qu'il n'écarterait pas une action identique
en Autriche. Il a ajouté que c'est un "fait que les désirs de la
société tendent dans cette direction". Boehmdorfer, qui n'avait
auparavant aucun scrupule pour faire pencher la législation en
faveur de l'"opinion publique", s'est repris plus tard le même
jour, déclarant que cette idée n'était pas en accord avec les
droits constitutionnels. Un Ministre de la Justice qui se souvient
de ces droits seulement après avoir été la cible de critiques
publiques - eh bien... Depuis, Zierler, secrétaire général du FPOe,
défend l'idée d'une surveillance des personnes brutalisant les
enfants, par les maires ou des travailleurs sociaux.
Sondage du mois
Un panel de mille Autrichiens a été interrogé sur les défauts
et les qualités du FPOe et les résultats ont été, comme toujours,
très intéressants :
Un des points forts du FPOe, selon les personnes interrogées,
est la "cohérence de sa politique à l'égard des étrangers" qui ne
récolte pas uniquement l'appui de 75 % des supporters du FPOe
mais aussi celui de 40 % de ses adversaires.
La voie est ouverte à encore davantage d'agitation raciste, pour
le FPOe. Si seulement ils étaient capables de mettre un terme à
leurs querelles que 43 % des personnes interrogées
n'apprécient pas...
Concert nazi à Vorarlberg
Quelque 200 skinheads nazis venus d'Autriche, de Suisse,
d'Allemagne, d'Italie et d'Angleterre se sont réunis pour un concert
à Vorarlberg à la fin du mois d'août. Le concert était organisé par
la section locale de "Sang & Honneur". La police a été prise au
dépourvu et le concert a donc eu lieu. Pourtant, deux semaines
seulement avant cet événement, elle affirmait exercer un contrôle
sévère des activistes nazis....
"Il en a une grande" ...
.. ou : les questions qui brûlaient les lèvres des policiers autrichiens...
On sonne à la porte de l'appartement où habite une femme. Des
officiers de police demandent à entrer, afin de rechercher des
"étrangers en situation irrégulière". Pour ce genre de fouille, la police
n'est pas tenue de présenter un mandat. Résultat : aucune personne
"en situation irrégulière". La résidente de l'appartement ne comprend
pas la raison de cette fouille : elle est autrichienne et porte un nom
autrichien. Elle s'informe et apprend ainsi qu'un message anonyme
avait précisé qu'elle cachait une grande famille d'étrangers...
Mais l'anecdote ne s'arrête pas là. Un officier de police lui a demandé
si son ami était Noir. Il est effectivement Noir. L'officier lui a ensuite
demandé si elle était heureuse avec lui. "Oui", répond-elle. Le policier
ajoute alors : "C'est vrai que les Noirs en ont une très grande ?".
L'officier de police a donné une version différente de cette
conversation : cette femme se serait plainte d'être victime, elle et son
ami, de harcèlements verbaux. À quoi le policier aurait répondu avec
"compréhension" : "Oui, bien sûr, il est Noir et il en a une très longue."
Un haut gradé de la police a été envoyé chez elle pour présenter des
excuses et lui expliquer que ce policier avait simplement voulu lui
remonter le moral avec un "commentaire plaisant". Le "plaisant
commentateur" a lui aussi été envoyé pour faire ses excuses
|