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La situation des prisonnierEs politiques du M.R.T.A. au Pérou.


1. La prison de haute sécurité de la base navale de Callao.

Parmi les personnes qui sont retenuEs en otages par la dictature dns cette prison à sécurité maximale, se trouve Victor Pollay Campos, membre de la direction nationale du Mouvement Révolutionnaire Tupac Amaru (MRTA) et Comandant Général de l'armée populaire Tupamarane (EPT); Maria Lucero Cumpa Mitanda, membre de la direction nationale et commandant de la guerilla, et Peter Cardenas Schulte, membre de la direction nationale.

Ils/Elles ont été tous/tes présentéEs de vant des tribunaux militaires expéditifs et condamnéEs à l'emprisonnement à vie pour "terrorisme" et "trahison" grâce au renforcement des lois sécuritaires de la dictature Fugimori. Ces lois sont une violation des traités et des accords internationaux ratifiés par le Congrès péruvien, tout comme d'autres conventions internationales sur les droits de l'homme et la torture, ainsi que certaines parties de la Constitution du Pérou.

 

 

 


Les conditions carcérales à Callao.

La prison de Callao fut construite en Mars 1993 par la dictature Fugimori et c'est le meilleur exemple de leur inhumanité et de leur mépris de la vie humaine ? Elle est située à l'intérieur même de la base navale de Callao à Lima.
Cette prison, décrite comme une prison-tombe, fut construite dans le but de détruire physiquement et psychologiquement nos prisonniers. Cela est également supposé affecter tous les hommes et toutes les femmes, en les mettant en garde sur les conséquences qu'entrainerait tout soulèvement contre la politique néo-libérale de la dictature Fugimori.

La construction de cette prison fait partie intégrant d'un plan développé par l'armée et les services secrets. Son objectif est d'empêcher par la peur, le développement d'une conscience révolutionnaire au Pérou, cela fut accompagné d'une série de mesures de contrôles et de répression qu'ils nommèrent "la campagne psycho-sociale".

Cette prison-tombe est constituée de cellules renforcées (faites de ciment, de fer) situées 8 mètres sous terre. Ceci sert à leur destruction : l'isolation physique, l'isolation acoustique, l'isolation visuelle, l'obscurité, l'étroitesse, l'observation et le contrôle permanent. La prison est équipée de capteurs sonores et de détecteurs de mouvement, de systèmes d'alarme, de mines dans les caves et les espaces restreints, et des caméras vidéos filmant en permanence. Les caméras sont contrôlées depuis un poste central de surveillance, et les gardes postés sur les miradors autour de la prison sont munis de fusil d'assaut longue distance FAL.

Les cellules.

Les cellules sont rectangulaires, et font 3m x 2m. Le long d'un des murs, il y a une porte métallique renforcée qui est fermée à double tour et ne peut pas être ouverte par les gardes, seuls les officiers militaires sont en possession des clés.

Il y aune petite fenêtre rectangulaire dans le milieu de la porte qui sert à éviter tout contact avec d'autres prisonniers ou même avec les gardes.

Chaque cellule possède des latrines et des toilettes, mais l'alimentation en eau est contrôlée depuis l'extérieur et n'est autorisée qu'à certains moments. Les cellules ne bénéficient pas de lumière artificielle, de sorte qu'il y règne un état perpétuel de semi-obscurité.

Au dessus de chaque porte de cellule, à deux mètres de hauteur environ, une fente de 15 cm de long est ouverte chaque jour durant quelques minutes pour permettre à la lumière du jour de renter.

Les cellules sont arrangées de manière à être l'une en face de l'autre, séparées par un petit couloir. Encore une fois, les 8 cellules sont situées 8m sous terre.

Lorsque nos camarades ont été transportés dans cette prison-tombe, ils ont été drogués avec des sédatifs afin qu'ils perdent toute notion du temps et qu'ils ne puissent pas localiser exactement la prison. Chaque prisonnier fut soumis à une année d'isolement total, sans visites ni promenades dans la cour.

30 minutes par jour dans la cour.

Après un an d'isolement total, les prisonniers sont autorisés à sortir dans la cour durant 30 minutes chaque jour. Ces pauses s'effectuent seules, de manière à éviter tout contact entre prisonniers. Les détenus peuvent profiter de cette période pour tourner en rond dans une minuscule cour, lire la bible (que les gardes leur remettent), ou regarder des vidéos autorisées dans une pièce avec une télé dirigée depuis les tours.

Possibilités de recevoir du courrier et des informations.

Toutes les lettres, celles écrites par nos camarades comme celles qu'ils reçoivent, sont lues par les agents des services secrets, qui décident quelles lettres peuvent être reçues ou envoyées. Il n'y a aucun droit à l'intimité ni aucune garantie de confidencialité.

Il n'y a aucun accès aux livres, ou aux magazines, et ils ne peuvent pas regarder la T.V. ni écouter la radio.

Visites.

Les heures des visites durent au total 30 minutes par mois. Seuls, les membres directs de leur famille sont autorisés à leur rendre visite.Aucun contact physique n'est permis durant ces visites, et toutes les conversations se déroulent derrière un double vitrage via un système de micros, et la présence du personnel de sécurité. Toutes les conversations sont enregistrées et analysées ultérieurement.

Les membres des familles qui rendent visite à nos camarades ne peuvent pas leur amener de vêtements ou de nourriture. Ceci ne peut leur être donné que via les militaires, qui fouillent minutieusement les biens, et décident ensuite s'ils peuvent ou non être donnés aux prisonniers.

Les membres des familles autorisés aux visites sont transportés au centre des visites dans des véhicules hermétiquement clos afin qu'ils ne puissent pas discerner l'endroit exact où ont lieu les visites.


Tentative pour un "accord de paix" forcé.

Après avoir détenu nos camarades dans l'isolement complet, le gouvernement, grâce à sa "campagne psycho-sociale" et son porte-parole Vladimiro Montesinos, tenta de les piéger en leur promettant d'améliorer leur conditions de détention s'ils signaient un "accord de paix". Ceci signifie dialoguer avec la dictature et abandonner la lutte armée. Cette offre, faite personnellement par Montesinos à notre camarde Victor Polay Campos, fut rejetée immédiatement. Cette décision rendit furieux le représentant du gouvernement, qui menaça alors de tuer notre camarade. Tous les camarades emprisonnés à Callao ont rejeté l'offre de la dictature. La dictature a répliqué par une déterioration des conditions de détention, en rendant le réglement encore plus strict.

Ceux qui ont accepté les conditions du gouvernement, ont cependant reçu certaines améliorations dans leurs conditions de détention.

2. La prison de haute sécurité de Yanamayo.

Cette installation fut construite en 1990 àPuno, la province la plus au sud. Elle se situe dans la cordillère des Andes, à une hauteur de 3800m. Le climat est très froid, et même en été, la température ne dépasse pas les 15 degrés. Le reste de l'année, il fait -10 degrés. Le complexe fut bâti au milieu des Andes sur un plateau isolé et élevé. Le complexe fait à peu près 10000 m2 de surface. A l'extérieur, il est gardé par un groupe de 100 hommes des troupes d'élite de l'armée. Les soldats sont placés derrière des tranchées, et ils patrouillent dans le périmètre à bord de véhicules blindés, ainsi qu'en camion, en jeeps, ou avec deux hélicoptères, et il y a même un champ de mines, Un groupe de 300 policiers d'élite s'occupe de la sécurité àl'intérieur de la prison.

Cette prison est faite de béton et se répartie en plusieurs pavillons, chacun avec sa propre cour. Les camarades du M.R.T.A. sont détenus au pavillon 4A.

Les cellules font 3m x 3; et abritent chacune deux personnes. Il y a des équipements sanitaires, mais il est interdit d'utiliser la radio ou la T.V. Il est interdit de cuisiner. Les fenêtres n'ont pas de vitres, et par conséquent, nos camarades ont des problèmes de santé à cause des vents forts et froids. Beaucoup souffrent actuellement de maladies respiratoires, Suite à un réglement émis par la dictature, tous les prisonniers amenés à cette prison doivent passer une année entière dans l'isolement le plus complet. Après cette période, on leur accorde 30 minutes par jour dans la cour. En d'autres termes, les détenus restent dans leur cellule 23h30 sur 24. Tous les magazines et les journaux sont interdits, seuls sont autorisés les livres, préalablement censurés par les autorités, Les livres apportés par les familles à nos camarades ne restent pas en leur possession, ils sont stokés dans la bibliothèque.

Dans les cellules, il est possible de travailler, mais sans outils, car ceux-ci sont interdits.

Les gardes sont autorisés à punir nos camarades à volonté, parfois en les forçant à rester 48h dans une cellule obscure de 2m x 1m. Ou ils suppriment les visites ou la promenade.

Pour la nourriture, la prison alloue seulement 60 centavos (100 = 1dollar) par jour et par prisonnier, et la qualité de la nourriture est très mauvaise. Nous savons que de nombreux prisonniers ont perdu du poids ou contracté des troubles digestifs ou la tuberculose. Les familles sont autorisées à amener de la nourriture lors des visites, mais la difficulté du trajet pour se rendre àcette prison rend presque impossible tout transport de nourriture. De plus, certaines familles ne peuvent se rendre à la prison que deux fois dans l'année, le voyage étant trop cher.

Les visites ne sona accordées qu'aux membres directs de la famille qui ont demandé et obtenu les papiers de visites. Aucun contact physique n'est permis durant les visites, mais les personnes peuvent se parler. Les camarades sont derrière deux couches de barreaux, et des gardes sont toujours présents lors des visites.

3. La prison de haute sécurité Castro Castro

Cette prison est située dans la banlieue de Lima, et elle fut construite pour servir de complexe à haute sécurité, jusqu'à ce que qu'en 1990, un commando du M.R.T.A. libère nos camarades grâce à un tunnel long de 315m. Sous la dictature Fujimori, la sécurité extérieure de la prison fut renforçée par des soldats. La police nationale contrôle l'intérieur. La plupart des gardes sont masqués de manière à ne pas être identifiés. De nombreux problèmes surviennent à cause de la surpopulation, puisque trois prisonniers doivent partager une cellule de 6 x 2m durant 23h 30. La situation empire du fait que tous les trois partagent les mêmes équipements sanitaires dans la cellule.

De nombreuses maladies sont attribuées à ces mauvaises conditions. Nos camarades ne reçoivent aucun traitement médical, et la distribution de nourriture est sévèrement contrôlée. Les proches peuvent apporter des plats pré-cuisinés à consommer rapidement, mais les fruits sont interdits.

Dans cette prison, comme dans les autres, une pièce sert aux procés expéditifs. Les prisonniers y sont présentés encagoulés, et sont souvent maltraités ou torturés.

4. La prison de haute sécurité Chor-Rillos.

Cette prison se situe dans le centre de Lima. C'est une prison pour femmes accusées de crimes terroristes. Il y a des gardes femmes, mais le détachement de sécurité qui a en charge la plupart des fonctions comprend uniquement des hommes. C'est la plus grosse différence avec les autres prisons, parce que la réalité de la répression qui règne ici est exactement la même qu'ailleurs. L'installation est composée de trois pavillons, hautes de trois étages. Les cellules sont alignées les une contre les autres. Une miniscule fenêtre au bout du couloir donne sur la cour. Les cellules font 3m x 2m. Elles ont deux planches de bois d'un côté, un trou et des toilettes de l'autre. "Les prisonnières ne sont pas autoriséesà avoir des peignes, de miroirs, de photos, de lettres, de radios, ou de T.V.; il est interdit de parler de politique ou d'actualité; elles n'ont pas le droit de lire, d'écrire, de fumer..." rapporta un membre de la Croix Rouge qui visita la prison.

Ce ne sont que quelques exemples des conditions de détention dans les prisons péruviennes, à Cajamarca, Huancayo, Huancavelica...

Solidarité.

 
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