Politiciens de tous les partis, journalistes de tous les médias, fabricants et marchands de toutes les nuisances, universitaires de toutes obédiences utilisent, pour la plupart, un languaga particulier qui oscille entrre l'odieux et le ridicule. L'économie ne set le principe le plus simple; l'anglais, l'excipient favori. Sa fonction : sublimer, affadir ou conjurer les faits gênants qu'il n'est pas possible de camoufler.

  Ce language marchand a quitté son terreau médiatico-politique originel pour se diffuser dans toute la société, employé par tout un chacun dès lors qu'il s'agit de gérer quelque chose, quelque part. Pourtant, peu de ses locuteurs seraient capables de définir les mots qui la composent, même quand ils les emploient de manière précise.

  Ce lexique se propose de combler cette lacune. Il est destiné aussi bien aux praticiens les plus enthousiastes de ce sabir qu'à ses détracteurs les plus déterminés. Quelque 350 mots et expressions, parmi les plus employées et significatis, sont ici traduits en français courant , c'est-à-dire que les vérités qu'ils recouvrent sont restituées dans toute leur nudité. On pourra certes contester ces définitions, mais elles sont corroborées par plus de 600 citations prises aux sources les plus autorisées, mais aussi les plus diverses, de la parole médiatique. La langue du capital est ainsi mise à nue par ses serviteurs mêmes.