QUE VEUT VRAIMENT LE PERE NOEL ?
Bientôt la fin de l'année... la publicité redouble,
toute la famille se plonge dans les catalogues de ventes, les commerces
s'apprêtent frénétiquement, leurs chiffres d'affaires vont encore plafoner.
Sur l'émisphère riche de la planète, Noël est bel et bien une grande fête...
de la consommation. Sans vouloir jouer les rabats-joies, voici donc une bonne occasion
de s'interroger sur cette consommation à outrance qui caractérise nos
sociétés politik modernes et qui a des retombées tragiques sur le sort de la
planète et de ses habitants.
La culture de la consommation
Les gaspillages que le système capitaliste crée et nous entraîne
quotidiennement à faire pour assurer sa prospérité s'étalent à
nos yeux: dépenses publicitaires faramineuses, millions de tonnes d'emballages jetables,
gâchis de papier, culte de l'automobile, besoin de posséder toujours plus d'objets
ridiculeusement perfectionnés, course au confort... On voudrait nous faire croire que la
consommation à outrance est la seule et unique forme que peut prendre le progrès,
qu'elle va nous assurer la liberté.
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Quel progrès, quelle liberté?
Dans le but de nous offrir 50 types différents de rasoirs
électriques avec une forme toujours plus ergonomique, un choix infini de
vêtements pour chaque jour de la semaine, des vacances au soleil chaque année,
des shampoings enrichis en protéines qui nourissent les racines et les mèches,
une poudre à laver qui lave plus blanc que la plus blanche des poudres à laver,
dans le but de créer des marges de profit encore plus grande, et de nous amener
à vouloir toujours plus ce de que nous avons déjà la consommation
nécessite un mode de société aliénant, individualiste, au sein duquel la
vraie liberté et le vrai plaisir sont remplacés par le conformisme et le "choix"
entre 20 produits différents destinés au même usage.
Après nous le déluge! Un désastre pour la
planète:
Des crises écologiques graves s'annoncent pour les années à venir."La
prospérité des pays industrialisés et notre bien-être sont
fondés sur un productivisme excessif et sur une surexploitation de l'environnement.
En voici quelques conséquences directes:
- Selon un rapport récent du Fonds Mondial
pour la Nature, depuis 1970 notre planète a perdu 30% de
ses richesses naturelles du fait de la surconsommation dans les pays
industrialisés occidentaux (W.W.F). Les ressources mondiales en
minerais et en pétrole s'épuisent à un rythme insoutenable et la pollution
et les modes d'agriculture industrielle portent gravement atteinte à la
biodiversité.
- En 2010, la couverture forestière du
globe aura diminué de plus de 40% par rapport à 1990.
- En 2040, l'accumulation de gaz à effet de serre
entrainera un réchauffement de 1 à 2øC de la température moyenne de la
planète et une élée 0,2 à 1,5 mètres du niveau des océ
- Du fait de la surexploitation des terres et du
surpâturage, 6 millions d'hectares de terres cultivables disparaissent chaque
année. L'agriculture chimique aggrave l'érosion des sols.
-Le monde croule sous les
détritus. A l'échelle de la planète, ce sont plus de 2 milliards de
tonnes de déchêêts industriels solides et près de 350 millions de tonnes de
détritus dangereux - auxquels il faut ajouter 7000 tonnes de produits nucléaires
dont on ne sait toujours pas comment se débarasser - qui sont engendrés chaque
année.Les pays de l'O.C.D.E. (le club des 28 pays les
plus riches de la planète) sont responsables à 90% de la production de ces
produits à risques.
Les équilibres écologiques de la planète
sont ainsi fondamentalement fragilisés par la pollution industrielle et
l'avidité sans limite des pays du Nord.
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Le "confort moderne" et les
inégalités dans le monde.
Dans cette "société d'abondance", la reacute;duction des
injustices sociales devrait être l'impératif catégorique, mais
l'absurdité du système fait qu'elles ne cessent de croître, même au
sein des pays riches. Les inégalités les plus frappantes se trouvent
néanmoins dans les rapports Nord/Sud. Notre prospérité s'appuie en effet
directement sur la pauvreté et l'exploitation des pays du Tiers-Monde:
- 36000 enfants en bas âge meurent chaque jour du fait des conditions
de pauvreté dans lesquelles ils vivent (sources UNESCO). - 20% de la
population consomme 70% des ressources matérielles et détient plus de 90% des
richesses. - Le cinquième le plus pauvre de la population n'a
à se partager qu'1,4% des richesses mondiales. Et la situation ne fait qu'empirer: selon
le dernier rapport de l'ONU sur la pauvreté en 1960 les 20% de la population mondiale
vivant dans les pays les plus riches avaient un revenu 30 fois supérieur à celui
des 20% les plus pauvres. En 1995, leur revenu était 82 fois supérieur.
Ces inégalités sont maintenues et aggravées de bien des façons par la loi
du marché et le processus de mondialisation de l'économie. En effet, toute la
machinerie capitaliste oeuvre pour nous assurer ces beaux étalages remplis d'objets haut
de gamme et de nourriture aux pris les moins chers et nous permettrede nous adonner
à notre perpétuel engloutissement matériel: les multinationales fixent les
cours des denrées et matières premières qu'exportent les pays pauvres,
elles s'accaparent leurs terres riches en pétrole ou en minerais, elles font fabriquer
leurs produits aux pris les plus bas et dans des conditions souvent révoltantes
(pas de protection du travail, absence de droit syndical, travail des
enfants...).
Ces injustices ne pourront qu'entraîner à une vitesse croissante
des conflits graves... Mais nos gouvernements préfèrent actuellement fermer les
yeux, profiter et barricader nos frontières plutôt que de prendre le risque de
nuire aux puissances financières et d'envisager des rapports de solidarité et de
réciprocité avec le tiers-monde...
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L'appétit occidental et la faim dans le
monde.
La production mondiale est d'ores et déjà suffisante pour nourrir la
planète entière, elle assure 2500 calories par jour et par personne, nous
produisons tant de nourriture que le gouvernement des Etats-Unis et les responsables de la
politique européenne gèlent des terres ou financent la mise en jachère de
millions d'hectares, que l'on consomme environ 30% de nourriture en trop dans les pays riches,
que les supermarchés et les agriculteurs jettent chaque jour des milliers de tonnes de
nourriture...
Au milieu de tout ce gâchis, des conditions sociales, économiques et politiques
absurdes font que 800 millions d'êtres humains sont dans un état de malnutrition
chronique, que 30 millions meurent de faim chaque année, que 2 milliards
souffrent d'anémie.
Dans le tiers-monde, la logique ultra-libérale passe
avant la sécurité alimentaire des populations locales. Les petits paysans sont
expropriés par les milices des multinationales et les forces gouvernementales et
leurs cultures vivrières sont abandonnées au profit des cultures commerciales
(cash-crops) pour les pays du Nord. Ainsi, les populations locales
crèvent de faim et s'amassent dans les périphéries des grandes villes
pendant que leurs propres terres sotn exploitées par les grosses entreprises
capitalistes.
De vastes régions du tiers-monde sont utilisées pour l'élevage
du bétail ainsi que pour la culture du grain destiné à l'engraisser avant
qu'il ne soit mangé en Occident. Il faut 7 Millions de céréales pour ne
produire qu'un million de tonnes de viande. Il faut environ 10 kilos de protéines
v´gétales pour produire un kilo de protéines animales sous la forme de viande
de boeuf. Un tiers des récoltes mondiales de céréales est destiné au
bétail, d'où un gâchis de ressources alimentaires considérable.
La consommation: un mal
nécessaire?
Les médias nous répètent à longueur d'année que le
monde et la France en particulier vont bien parce que nous consommons beaucoup et qu'il faut
continuer à consommer le plus possible pour rester une grande et glorieuse nation et pour
ne pas "enrayer" la croissance et provoquer d'abominables catastrophes dans le royaume
capitaliste. Mais leur "croissance" est en réalité une catastrophe pour
la planète qu'il faut "enrayer" de toute urgence en transformant nos modes de
vie. Au niveau écologique par exemple, une notion-clef pour le changement est celle de
"développement durable". Le principe général en est simple: le
développement est durable si les générations futures héritent d'un
environnement d'une qualité au moins égale à celle qu'ont connues les
générations précédentes. Voici quelques idées pour commencer:
- Achetez moins: une idée simple mais efficace!
- Partager les choses qui sont particulièrement polluantes (dans
leur fabrication ou leur utilisation) comme les voitures, les tondeuses à gazon, les
congélateurs et beaucoup d'autres petits objets ingénieux, etc...
- Acheter des produits qui utilisent
le moins possible d'emballages (donc pas les produits McDo par exemple).
- Privilégier les produits locaux (en particulier la
nourriture) qui demandent moins de transport et ont donc un coût énergétique
beaucoup moins élevé.
Deux ou trois petites questions à se poser avant
l'achat d'un objet: ne peut-on pas réutiliser, réparer ou recycler ce qu'on a
déjà? Est-ce qu'on ne peut pas le faire nous-mêmes? Est-ce qu'on a vraiment
besoin de ce truc là?
- S'interroger sur les activités
de la compagnie qui le met sur le marché (pollution, armement, violation des
droits de l'homme ou des droits syndicaux, etc...) et les conditions dans
lesquelles il a été produit.
- Eviter les produits
étalés à la télé ou sur les panneaux publicitaires. Ne vous
laissez pas manipuler.
- Si privilègier les produits
"verts" ou "éthiques" peut faire évoluer notre
attitude de consommateur, seule une attitude de défense plus générale
à l'égard de la consommation et une remise en cause plus globale du système
capitaliste permettront de développer d'autres modes de vie, de production,
d'échange (ce que les systèmes d'échange locaux comme le SEL de
Lille-Moulins-Wazemmes( Contact LORANT 03.20.40.10.94)mettent en
pratique par et de travailler de façon à se sentir moin
dépendant d'achats dans les magasins pour être heureux et
surtout pour parvenir à vivre plus en accord avec l'environnement.
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Fêter Noël
Si l'on se préoccupe du sort de nos enfants et des autres habitants de la terre,
plutôt que de se ruer dans un énième magasin, ne faudrait-il pas d'abord
passer par une réflexion sur les conséquences de nos actes et
les moyens de répondre aux besoins du présent sans compromettre la capacité
des générations futures à satisfaire leurs propres besoins?
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