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MAUDITE AUTRICHE!!!!
septembre.2000


Le FPOe espionne ses ennemis...

La publication du nouveau livre de l'ex-patron FPOe du syndicat de la police, Josef Kleindienst, contraint le FPOe à fournir quelques explications substantielles. Notamment du fait de certains détails relatifs à la manière selon laquelle le FPOe a mis à profit durant des années ses contacts avec les services de police pour réunir des informations confidentielles sur ses opposants. C'est ainsi que l'artiste Andre Heller et l'association chrétienne de charité Caritas, entre autres, ont fait l'objet de surveillance en vue d'un discrédit. Mais le FPOe tombe aussi dans de petits pièges. Lorsque Camillus K. fut battu au cours d'un "contrôle" de police, le FPOe a rapidement disposé d'informations concernant un témoin (aucune poursuite n'a été engagée) et K. est apparu comme coupable de violences, légitimant ainsi les actes de violence de la part de la police. Si les accusations de Kleindienst étaient exactes (et il prétend pouvoir les prouver, se déclarant lui-même aussi coupable), le FPOe disposerait alors d'un réseau très bien organisé d'information policière à travers toute l'Autriche. Kleindienst affirme connaître personnellement cinq officiers de police de Vienne qui gagnent un minimum de 60 000 schillings (3 500 euros) par an pour leurs activités d'informateurs. Comment le FPOe a-t-il réagi à ces accusations ? D'abord en tentant de les ignorer, puis en menaçant d'engager des poursuites, avant d'y renoncer. Joerg Haider continue d'affirmer ne pas connaître Kleindienst (affirmation aisément réfutable), le responsable FP du FPOe parlementaire, Peter Westenthaler, a fait de son mieux (22 coups de téléphone en un seul jour !!) pour éviter que cette affaire ne se répande dans la presse télévisée autrichienne, et s'efforçant de répondre aux questions des journalistes uniquement en se référant aux scandales touchant les autres partis.



La "liberté de la presse" en Autriche

Dieter Boehdorfer, ex-conseiller juridique permanent, ami de Joerg Haider et actuellement Ministre de la Justice, a lancé des poursuites juridiques personnelles contre le journal SPOe "Freitag aktuell". La raison : ces derniers ont osé citer une enquête parlementaire du SPOe sur Boehdorfer et sur sa nomination au Ministère de la Justice. En Autriche aujourd'hui, une poursuite judiciaire peut s'opposer à une simple citation. Devons-nous revenir aux sombres âges de la dictature ? Selon Boehdorfer lui-même : "La liberté de la presse doit aussi avoir ses limites."



Poursuites FP : le flot ne tarit pas...

Après Anton Pelinka (voir Maudite:Autriche 0600) et "Freitag Aktuell", le Parti Vert de Vienne est lui aussi poursuivi par le FP. Et cette fois le chef viennois du FP s'en mêle lui-même, contre une caricature personnelle, bien entendu avec le soutien de Boehdorfer et de son bureau. On dénombre actuellement 14 cas contre des personnes, davantage encore contre des journaux, magazines hebdomadaires, etc. En Autriche, il suffit d'élever une critique contre le FPOe pour s'exposer à des poursuites judiciaires. Mais aussi des questions d'interviews, des rapports relatifs à des déclarations controversées ou des citations de ces déclarations peuvent fréquemment conduire en cour de justice. Dans l'affaire d'Andre Heller, le FPOe n'est pas rassuré et laissera probablement tomber les poursuites.



à propos de Haider, de Churchill et de Hitler.

En octobre 1999, Joerg Haider a accordé une interview au journal de la ville de Vienne "Falter", dans laquelle il a comparé Winston Churchill à Adolf Hitler. Par la suite, il a refusé l'autorisation de publication et l'interview n'a donc naturellement pas été publiée. Toutefois l'information a été rendue publique. Lors d'une interview à l'ORF, il a déclaré qu'il s'agissait d'une pure invention. Les journalistes se sont plaints des rétractations de Haider, sachant pertinemment, preuves à l'appui, que cette interview avait vraiment eu lieu... Haider entend à présent revenir sur ses déclarations à la télévision.



Critiques antiracistes ? Faites-les de chez vous !

Maria Vassilikou, ancienne membre du Parti Vert et conseillère locale à Vienne, d'origine grecque, a déclaré (très judicieusement) lors d'une interview au journal grec "Ethnos" qu'il existe en Autriche une véritable "machine raciste organisée" provenant du "Kronnen-Zeitung". La réaction du FPOe a été fidèle à sa coutume : Maria Vasilikou devrait repartir en Grèce, "au lieu de profiter des contribuables autrichiens qu'elle diffame ensuite à l'échelle internationale de cette manière honteuse."



En centre de détention, à l'âge de deux ans

à Vienne, un enfant de deux ans a été emprisonné avec sa mère dans un centre de détention. L'enfant est citoyen autrichien, sa mère est roumaine et mariée à un Autrichien. Un mariage blanc, selon les services de police de l'immigration. Après que l'affaire a été connue, la mère et son enfant ont été libérés, la mère devant promettre de quitter le pays dans un délai de deux semaines. Grâce au remue-ménage des médias, un emploi a été trouvé pour la mère qui évite ainsi l'expulsion.



....normalement ce serait l'expulsion.

Le 19 septembre, un enfant de 13 ans s'est jeté du clocher de l'église de Villach (Carinthie). Un simple suicide ? Certainement pas. Le jeune garçon n'a pas survécu au fascisme quotidien, aux barrières et aux menaces permanentes : pour des actes insignifiants tels que fumer une cigarette, il avait subi des menaces de dénonciation à la police et d'expulsion... Avec pour lot quotidien des commentaires xénophobes. Après-coup, personne ne reconnaît sa propre responsabilité. Seuls quelques enfants voient les choses clairement : "....ces gens-là devraient au moins se réveiller et comprendre ce qu'ils font. Ils devraient changer."



"Liberté en vue"

Le rachat de la télévision et radio nationales autrichiennes ORF par le gouvernement de coalition a eu lieu il y a longtemps, non officiellement mais bien réellement. Le directeur général (président légal de l'ORF) et les réalisateurs ont fait preuve d'une grande prudence mais malgré cela, le doberman du FP Peter Westenhaler et le chef du VP parlementaire, Kohl, sont constamment prêts à se plaindre au téléphone. Des titres à l'ironie timide, des présentateurs qui n'interviennent pas suffisamment rapidement, quelqu'un qui fait montre d'une opinion extrême... surtout dans "Zeit im Bild 3" (ZIB3) : cela dérange. D'autres réactions interviennent bien entendu avec le "MittagsZIB" ou le "FiB" ("Freiheitliche im Bild", "Liberté en vue" comme on dit au sein de l'ORF. Eh bien, le responsable de la production, Walter Seledec, est le conseiller en RP du FPOe... Mais la situation peut et va s'empirer : la coalition projette une réforme de l'ORF et l'institution d'une autorité des médias, la "Kommunikations-Kommission Austria". Les réformes prévoient que le directeur général n'aura besoin à l'avenir que d'une simple majorité, au lieu de la majorité aux deux tiers prévue jusqu'à présent. Le directeur général devra rester davantage à droite, ce qui signifie que les rédacteurs qui mettront les programmes en question seront bruyamment interrompus..... Médias autrichiens : censure et contrôle.



Censure de la "liberté artistique"

"Drahdiwaberl", un groupe qui provoque politiquement depuis trente ans, doit détruire tous les exemplaires de son nouveau CD. L'avocat de la compagnie et la société d'édition en sont venus à la conclusion que le CD "Torte statt Worte" ("Des tartes au lieu des mots", un jeu de mots faisant référence à la tarte à la crème reçue par le patron du FPOe viennois, Hilmar Kabas) ne pourrait pas sortir, craignant une attaque en justice. "Drahbiwaberl" a été confronté à un ultimatum : retirer la chanson "Schulterschluss", dans laquelle les politiques du FPOe sont mentionnés de manière peu aimable, ou c'est le refus du CD complet. De nombreux artistes sont confrontés à l'heure actuelle à ce type de situation. La répression et l'étouffement des messages artistiques critiques constituent pour l'extrême-droite autrichienne une méthode testée et éprouvée de maintien du pouvoir, la peur poussant chacun à l'obéissance anticipée. La fin de cette histoire : la couverture du CD a été modifiée et la chanson "Schulterschlus" a disparu du CD, pour paraître sur Internet sous forme d'un MP3.



Le cas "Carinthie"

L'actrice Judy Winter est apparue à Klagenfurt il y a quelques semaines, souhaitant réunir des fonds pour les victimes du SIDA, comme lors de chaque pièce à laquelle elle participe. Mais ces collectes furent interdites à Klagenfurt, pour le motif suivant: "Il n'y a pas d'homosexuel en Carinthie, ni de cas de SIDA". Nous ignorons qui est l'origine de cette interdiction et cela est sans importance. Ce qui compte, c'est qu'il s'agit là d'un acte d'obéissance anticipée. Bienvenue à "Haiderland". Et la Carinthie n'est qu'un laboratoire d'essai pour l'ensemble de l'Autriche.



"équilibre social"

Immédiatement après la période estivale, le gouvernement FPOe/OeVP a présenté un train de mesures devant restructurer le budget autrichien, sous le titre : "équilibre social". Comme c'est souvent le cas pour ce genre de mesures, elles sont à des lieues de tout équilibre social. Par exemple, l'entrée gratuite à l'université, établi dans les années 1970, va être abandonné. à compter de l'automne 2001, les étudiants devront payer 5 000 schillings (375 euros) par semestre d'études. Une mesure qui va réduire rapidement le nombre des étudiants dans un pays où le quota des académies est déjà très faible. Au fait, le responsable, Gehrer, Ministre (OeVP) de l'éducation, rejetait complètement les frais de scolarité il y a un mois encore... En outre, à l'avenir, aucune assurance chômage ne sera versée après un renvoi conjoint, la libre assurance du conjoint (sans enfant!!!) sera supprimée, les charges seront fortement augmentées... Notons que d'autres mesures "socialement acceptables" sont en projet...



Retour des femmes à la cuisine ?

Le gouvernement actuel a une vision très spécifique des femmes et de leur place : les femmes doivent porter les enfants et rester à la maison. En premier lieu, le Ministère de la Condition féminine a été supprimé et remplacé par un Ministère des sports. De nombreux centres de consultation pour les femmes sont menacés de fermeture, et tous doivent faire face à de sérieux problèmes financiers. Les nouvelles mesures prises par le gouvernement constituent de nouvelles attaques contre la condition de la femme : l'assurance libre de l'ami(e) a été supprimée, sauf en cas de maternité. à l'issue d'un divorce, les deux parents bénéficient automatiquement du droit de s'occuper des enfants, ce qui permet d'exercer plus aisément des pressions sur les femmes. Toutes les hausses des prix (fuel domestique, électricité, gaz, etc) et les baisses des bourses d'études, frappent plus durement les "socialement faibles", c'est-à-dire aussi de nombreuses femmes et notamment les mères célibataires.



Haider contre Bossi

à l'occasion d'une interview au quotidien italien "La Stampa", Umberto Bossi, leader de la ligue sécessionniste Lega Nord, a déclaré au sujet du gouverneur de Carinthie et chef du FPOe : "Joerg Haider est un travesti politique, il n'est pas ce qu'il montre, il travaille pour les Francs-Maçons et les communistes." Voilà ce qui arrive lorsque deux extrémistes de droite croisent le fer.



Congrès "Ulrichsberg 2000"

Le 1er octobre, le gouverneur de Carinthie Joerg Haider a prononcé un discours lors du célèbre meeting d'Ulrichsberg, que chacun s'accorde à considérer comme le plus important congrès international d'extrême-droite. Sous les applaudissements de 2 000 anciens combattants (SS), "camarades", "Burschenschaften", amis et responsables politiques locaux, il a loué le "courage" des participants au congrès d'Ulrichsberg qui "malgré les condamnations, a toujours lieu". Pour Haider, Ulrichsberg est le "signe que la tolérance existe toujours"- La tolérance entre anciens nazis et néo-nazis, la loyauté à la mère-patrie et au passé éternel...



Des manifestants (vraiment pas) payés

Le 10 octobre marquait le 80ème anniversaire du référendum garantissant le maintien de la Carinthie en Autriche. Une date très importante aux yeux de certains, comme le gouverneur Joerg Haider. Il a donc décidé que ce serait aussi un jour férié pour les banques. Mais il a pris cette décision sans consulter le monde des affaires qui, naturellement, ne voyait pas les choses sous cet angle. Mais Haider n'est jamais homme à se rétracter et il a proféré des menaces de retrait d'une subvention (déjà inscrite au budget) de 40 millions de schillings (soit quelque 3 millions d'euros), et promettant aux participants du défilé de célébration une somme forfaitaire de 400 à 800 schillings (soit 30 à 60 euros). En définitive, les personnes ayant participé au défilé et accepté l'argent de Haider ont eu l'honneur d'être les premiers manifestants professionnels d'Autriche...



"Dieu merci" (1)

...ce fut sans doute ces mots qui vinrent à l'esprit de Wolfgang Schuessel et de ses amis du parti, lors de leur pèlerinage à Mariazell, pour remercier l'Union européenne de la levée des sanctions contre l'Autriche.



"Dieu merci" (2)

...fut sans doute ce que l'évêque Laun a pensé lorsqu'un pseudo-scientifique américain lui a expliqué que l'homosexualité était guérissable. Il souhaite à présent créer des institutions religieuses dans lesquelles les homosexuels pourront enfin être "guéris". Après quoi, ceux-ci seront de nouveau acceptés au sein de l'église. Mais : " à ceux qui ne guériront pas, nous dirons aimablement au revoir."



Opérations de nettoyage après les sanctions

Quel fut le premier mouvement du gouvernement après la levée des sanctions de l'Union européenne ? Eh oui : rechercher des boucs émissaires. C'est ainsi que le FPOe et l'OeVP ont immédiatement convoqué une séance de l'Assemblée nationale durant laquelle on devrait établir la part de responsabilité des partis d'opposition, pour les sanctions.



Hilmar Kabas en tournée d'inspection de sécurité

Le patron du FPOe, Hilmar Kabas, est vraiment le garant de notre bonne humeur. Après avoir essuyé une attaque à la tarte à la crème au début de l'année, puis nous avoir offert une description pénible du Président (voir Maudite:Autriche 0600), il est de nouveau mis à mal, cette fois par le livre d'un ex-ami de parti. Cet ouvrage décrit un politicien (en qui l'on reconnaît aisément Kabas), avec d'autres membres du parti, en visite dans un bordel aux frais du FPOe. Kabas confirme avoir participé à cette visite, avec des journalistes (du Kronen Zeitung) ainsi que des représentants des dirigeants, mais simplement pour y effectuer une "inspection de sécurité" sur les "filles". En définitive le bordel a été fermé officiellement... mais seulement plus de deux ans plus tard, et mieux encore, il n'a pas été fermé légalement mais volontairement pour se déplacer et s'agrandir ailleurs. Comme le dit Kabas :"Je considère comme de mon devoir de m'occuper de tout abus à Vienne." Voilà de la vraie conscience......


Traduction française: Urban Blight http://move.to/urban.blight
 
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