Eloge de la
paresse affinée
Dans l'opinion qui s'est forgée
à son propos, la paresse a beaucoup gagné au discrédit
croissant dont s'est grevé le travail.Longtemps érigé
en vertu par la bourgeoisie, qui en tirait profit, et par les bureaucraties
syndicales, auxquelles il assurait leur plus-value de pouvoir, l'abrutissement
du labeur quotidien a fini par se faire reconnaître pour ce qu'il
est : une alchimie involutive transformant en un savoir de plomb l'or
de la richesse existentielle.
Cependant, l'estime dont se
prévaut la paresse n'en continue pas moins à souffrir de
la relation de couple qui, dans la sotte assimilation des bêtes
à ce que les humains ont de plus méprisable, persiste à
accoler la cigale et la fourmi. Qu'on le veuille ou non, la paresse demeure
prise au piège du travail qu'elle rejette en chantant.
Quand il s'agit de ne rien faire,
la première idée n'est-elle pas que la chose va de soi ?
Hélas, dans une société où nous sommes sans
relâche arrachés à nous-mêmes, comment aller
vers soi sans encombre ? Comment s'installer sans effort en cet état
de grâce où ne regne plus que la nonchalence du désir
?
Dispo chez les ImpôtsteurEs......
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