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Le trouillomètre
des R-G.


"VIOLENCES URBAINES", le terme est assené à tous les coins de phrase dans les causeries savantes sur l'insécurité. Pour essayer de s'y retrouver, les R.G., qui font au sein de la grande maison office d'"intellectuels", ont établi une sorte d'échelle de Richter des séismes urbains. C'est l'échelle dite de Bui-Trong, du nom de la dame commissaire des R.G. qui l'a inventée. Quand elle atteint le niveau 8, comme chez les sismologues, le chaos est garanti.

Au degré 1, il s'agit "juste" de vandalisme et de délinquance en bande. Cette première phase se caractérise par des vols à l'étalage et des dégradations commises sans qu'il s'agisse directement d'une rébellion contre l'autorité. Les incendies de voitures volées font suite à des "rodéos" dans le quartier. Les violences physiques s'exercent surtout entre bandes, par exemple lors de règlement de comptes entre dealers.

Les incidents de degré 1 concernent environ 60% des 1100 quartiers aujourd'hui suivis par les R.G.

Degré 2 :attaques furtives, verbales ou gestuelles contre l'autorité.

Ce degré se caractérise par un harcèlement verbal contre ceux qui symbolisent l'autorité et la réussite, c'est-à-dire les commerçants, les enseignants, les vigiles, et plus généralement tous les porteurs d'uniformes. Ces provocations s'accompagnent de dégradations nocturnes de locaux ou de voitures de police et de bâtiments scolaires.

Degré 3 :aggressions physiques contre les représentants de l'autorité.

L'hostilité se manifeste par des aggressions physiques sur les porteurs d'uniforme non flics (vigiles, contrôleurs, pompiers, militaires ) et sur les enseignants, avec les intrusions dans les établissements d'anciens élèves ou de copains venus aider à régler des comptes.

Des incidents de degré 2 et 3 sont relevés dans 20% des quartiers suivis.

Ca filme sévère chez les keufs !

Degré 4: attroupements et caillassages à l'encontre des forces de l'ordre.

Les incidents de ce degré interviennent à l'occasion d'une intervention des forces de l'ordre (arrestation, perqusitions, accidents de la circulation). Ils montrent un reste de crainte envers l'autorité car les menaces se font à distance, par téléphone, ou au cours de rassemblements devant les commissariats. Elles peuvent s'accompagner de jets de projectiles sur les véhicules ou les murs.

Degré 5: aggressions physiques contre les policiers.

Une étape est franchie lors des affrontements directs avec les policiers. Les manifestants en viennent aux mains pour libérer un prisonnnier ou tenter d'envahir le commissariat. A ce stade, les policiers hésitent à intervenir, et le quartier devient une zone où le deal et la vente d'objets volés s'effectuent quasi ouvertement.

Degré 6 :aggravation des aggressions physiques et jeux meurtriers.

Les aggressions frisent la guérilla urbaine. Les flics sont attirés dans de sguet-apens par des appels téléphoniques, leurs voitures sont "parechoquées" lors de rodéos. Les commissariats sont l'objet de jets de pierres ou de cocktails Molotov alors que les policiers y sont présents.

Les violences de degré 4, 5 et 6 existent dans environ 15% des quartiers suivis.

degré 7 :la mini émeute.

C'est une escalade de la violence à l'occasion d'une crise survenue à l'intérieur du quartier et mettant en jeu un membre d'une bande. Elle concerne les quartiers classés en degrés 1 et 2. Les violences seront brèves, mais généralement l'arrivée de renforts côté forces de l'ordre suffit à calmer le jeu.

Degré 8: l'émeute.

es incidents se poursuivent pendant plusieurs nuits et s'accompagnent de pillages organisés. Les émeutes se produisent dans les quartiers classés aux degrés 4 et 5. Joli cas d'écoles dans le quartier de La Reynerie à Toulouse à la mi-déc. 1998 quand le jeune Habib, 17 ans, a été tué par une patrouille alors qu'il tentait de voler une voiture.

 
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