COLLECTIF POUR EN FINIR AVEC LES PRISONS.

Rien n'a changé dans la sphère pénitentiaire, quoi qu'en disent les beaux phraseurs, les théoriciens, les technocrates. Les murs sont plus hauts, les miradors mieux disposés, les systèmes de sécurité améliorés. La solitude demeure, on en meurt. Vos prisons nouvelles, messires les architectes, ne sont pas réussies. Pas jolies. Sans merci. Car enfin, pour moi, qui à défaut de sens civique cultive le souci de l'esthétique, la prison idéale, dans une société résolument moderne, demeure celle dont on aurait, de force ou de gré, rasé les murs de très près. " Alain Dubrieu in Citadelles de l'oubli.
La prison n'est pas la solution aux problèmes de la prison. Nous refusons les manoeuvres qui visent à rendre acceptable une prison où les sévices corporels visibles sont remplacés par la torture blanche, l'isolement, la camisole chimique et la surveillance électronique. Nous nous opposerons à la construction des 4000 nouvelles places prévues par le gouvernement, qui bien qu'invoquant une amélioration des conditions de détention, ne fait que renforcer le système carcéral. Et, de fait, les peines prononcées sont toujours plus lourdes, les aménagements de peine, prévus pourtant par la loi, comme les permissions, la semi-liberté, les libérations conditionnelles sont quasiment inexistants. Les parlementaires envisagent, disent-ils, la complexité de la situation, espèrent une grande loi pénitentiaire et pour finir se félicitent de cette construction, prévue depuis 1994, de nouvelles prisons plus humaines et plus propres. Mais ces aménagements de condition de vie des incarcérés, sous couverts de considérations humanitaires, affinent les méthodes de contrôle et mettent en exergue la volonté de soumission par l'aliénation mentale, dedans comme dehors..
Nous nous sommes donnés comme revendications la plate-forme du collectif des longues peines de la centrale de Lannemezan, rédigée en novembre 2000 : c'est la dernière rédaction en date d'un projet de détenus avant qu'ils ne soient dispersés et transférés dans divers quartiers d'isolement. La liste n'est pas exhaustive et elle n'est pas une fin en soi.
La prochaine réunion du collectif a été fixé au Jeudi 1er mars à 19h30 au local du MIB (23 bis rue Kleber, Montreuil). Lors de cette réunion, les organisations, associations et individus devront dire si elles (ils) sont signataires de la plate-forme établie en commun (ci-dessous) afin que nous puissions commencer à travailler. soi :

• Abolition des quartiers d'isolements, dignes héritiers des QHS soi-disant supprimés en 1981, et abrogation des statuts spéciaux et particuliers de détenus dits dangereux.
• Fin des longues peines et des peines de sûreté.
• Abolition du prétoire et du mitard.
• Libération des prisonniers malades.
• Rapprochement géographique des détenus qui le désirent, regroupement par affinité (familial, politique.).

• la santé
• le travail
• les statuts spéciaux (isolement, DPS, longues peines...)
• les nouvelles prisons
• le droit européen